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En personne

27.04.2025

© Rebecca Bowring, And Sometimes Through the Mirror Blue, 2023

Rebecca Bowring

Née à Genève en 1985, l'artiste d'origine britannique vit et travaille aujourd'hui à Genève, où elle réalise la majorité de ses projets et enseigne à l'École de Photographie de Vevey. Rebecca est diplômée de cette école ainsi que de la HEAD (Haute école d'art et de design de Genève), où elle a obtenu son bachelor. Rebecca photographie régulièrement des figures littéraires internationales à la Société de Lecture de Genève, et réalise des portraits pour des entreprises et journaux comme The Times, The Sunday Times et Le Temps.

Elle a créé des images emblématiques de la grève féministe de 2019, documenté le projet ACCORPS sur les femmes dans l’espace public, et travaille pour le Foyer Arabelle, un centre pour femmes victimes de violences domestiques. En 2023, elle a remporté l'Enquête photographique genevoise. Ses œuvres ont été exposées au Centre de la photographie de Genève, à la Galerie Focale et aux Journées Photographiques de Bienne.Cette année, elle exposera au Musée du Textile de Saint-Gall, à Format à Berne, et en solo au Focus Space Artphileinà Lugano.

Quand as-tu commencé la photographie ? J'ai commencé à prendre des photos vers l'âge de 10 ans, lorsque je suis passée d'une école anglophone à une école suisse-romande. La photographie est vite devenue un refuge pour moi. Mes premières images étaient probablement des paysages, mais je suis rapidement passée aux portraits, car j'ai toujours été très intéressée par les gens.

Comment ta photographie a-t-elle évolué au fil des ans ? Je dirais qu’elle est devenue plus conceptuelle. Aujourd'hui, sans texte, on pourrait parfois ne pas comprendre mes projets. Et j'aime cette idée que tout ne soit pas dit directement dans une image.
Créer de nouveaux travaux est pour moi une manière de remettre en question notre regard et d'ouvrir des discussions autour de l'image.

Quels sont tes axes principaux aujourd'hui ? Je continue d’aimer profondément les portraits. En parallèle, je poursuis mes travaux personnels autour des thématiques du quotidien photographique, la façon dont nous aimons, traitons et conservons nos images, et ce qu’il advient d’elles après notre départ.

Qu’est-ce qui t'inspire pour créer une image ? Je ne saurais pas dire précisément. Certaines idées s'imposent naturellement et restent présentes jusqu'à ce que je les concrétise. Je conceptualise longtemps (2 à 3 ans parfois) avant de me lancer dans la production.

Tu t'intéresses aussi aux quilts photographiques. De quoi s'agit-il ? Après mon projet Knowing Thunder, j'ai voulu comprendre comment les femmes s'appropriaient l'espace domestique. Inspirée par une citation de Margaret Atwood («Les quilts suspendus ressemblent aux drapeaux d'une armée partant en guerre»), j'ai exploré cette forme d'expression. Je relie aussi cela aux cyanotypes de photographies de famille que les femmes réalisaient autrefois.
C’est un projet en cours que je souhaite achever cette année.

Tu utilises le procédé du cyanotype et collectes d’anciennes photographies. Peux-tu nous parler du processus ? Le cyanotype étant très accessible, il permettait d’imprimer des photographies familiales de manière artisanale. Je collecte des diapositives (envoyez-moi vos diapositives !) et les agrandis comme si elles étaient projetées. Le titre du projet, And Sometimes through the mirror blue, est tiré du poème The Lady of Shalott d'Alfred Tennyson – une femme enfermée dans une tour ne pouvant voir le monde qu’à travers un miroir bleu.

Pourquoi être membre de SIYU ? La photographie est souvent un travail solitaire. Être membre de SIYU m’offre une communauté, de nouveaux liens.
J'ai eu la belle opportunité d'exposer avec SIYU en septembre dernier à Lausanne. C'est aussi rassurant de savoir vers qui se tourner en cas de besoin, notamment concernant les tarifs.